Retour sur le 44eme Congrès national de la FNDIRP à Annecy 12 septembre 2025

Le 44eme congrès de la FNDIRP s’est déroulé à Annecy du 13 au 17 mai 2025. L’allocution d’accueil de Jocelyne Martinet Secrétaire nationale de la FNDIRP et Présidente de l’ADIRP 74 est repris intégralement ; elle retrace l’épopée de la Résistance de la Haute Savoie et justifie le choix de l’Impérial Palace.

ANNECY A ACCUEILLI le 44ème CONGRES NATIONAL 

Le thème de ce congrès :
UNIS POUR COMBATTRE LA HAINE ET L’OUBLI.

A l’occasion du 80ème anniversaire de la libération des camps nazis et du 80ème anniversaire de la création de la FNDIRP, Jocelyne Martinet Secrétaire nationale de la FNDIRP et Présidente de l’ADIRP 74 avec le comité départemental, a accueilli les congressistes venus de 30 départements de France, dans les terres haut-savoyardes à Annecy, pour ce 44ème congrès national de la FNDIRP du 14 au 18 mai 2025 à Annecy.  Il s’est tenu à l’Impérial Palace, bâtiment où durant la période sombre de notre histoire, l’étendard à croix gammée flottait sur son toit. Lorsque Annecy a été choisie, notre section a tout naturellement retenu ce lieu où siégeait en 1944, l’état-major allemand. Grâce à la victoire des alliés sur l’Allemagne nazie, la victoire du bien sur le mal, les camps ont été libérés et les survivants de l’enfer concentrationnaire ont pu retrouver la liberté alors qu’aucun déporté ne devait ressortir vivant des camps. Il était donc important pour nous, veuves et descendants de Déportés nés avant et après-guerre pour ne pas oublier leur combat et leur martyr.

Au XXème siècle, la Haute-Savoie est une terre d’accueil, de résistance et de souffrance. De nombreux étrangers y trouvent refuge après avoir combattu le totalitarisme dans leur pays d’origine et beaucoup ont rejoint, le moment venu, la résistance haut-savoyarde. Le 11 novembre 1942, l’armée italienne occupe le département du fait d’un accord avec l’Allemagne. Elle mène une politique répressive uniquement envers les résistants. La Haute-Savoie qui n’est française que depuis 1860 se mobilise cependant contre l’occupant. En effet, la population est particulièrement choquée par les attaques contre les maquis du camp de Montfort, du Môle, de la Montagne des Princes, des Dents de Lanfon et des Confins. Même rattachée au pays de son choix, la Haute-Savoie garde toujours une certaine indépendance d’esprit. A la suite d’un armistice signé le 3 septembre 1943 entre l’Italie et les forces britanniques et américaines, l’Italie cesse les hostilités et son armée quitte le département. Aussitôt l’armée allemande occupe le territoire et lance immédiatement, grâce aux renseignements laissés par l’OVRA, la police politique fasciste italienne, de vastes opérations contre les communistes, les résistants et les juifs. La terreur s’abat sur le département, la répression est terrible, arrestations, tortures, exécutions, déportations et villages pillés.

Le 31 janvier 1944, devant l’activité des nombreux maquis, l’état d’urgence est instauré dans tout le département pour anéantir la Résistance. Le colonel Lelong, chargé des opérations du maintien de l’ordre, dispose de 3 000 hommes auxquels il faut ajouter l’arrivée massive des forces de répression, gestapo, S.S. et soldats de la Wehrmacht.  Une lutte acharnée et sans relâche est alors engagée contre les résistants. Le 5 février à Thônes, le 8 février à Faverges, le 11 février dans le Bas Chablais, les  10, 11 et 12 février, trois jours de terreur à Seyssel, le 18 février à Allinges, le 20 février à Féternes, le 22 février à Foges, le 2 mars à La Roche sur Foron, à Annecy, le 13 mars grande rafle et toujours à Annecy, le 23 mars, 25 jeunes communistes arrêtés, le 26 mars bataille des Glières, le 1er avril  massacre de résistants au Giffre, le 20 mai énorme rafle dans le Chablais, le 15 juin massacre aux Puisots, le 23 juillet tragédie de Saint Gingolph. Mais l’élan de la Résistance, malgré les exactions de l’occupant, n’est pas brisé bien au contraire et grâce au soutien de plus en plus marqué de la population, la Résistance, sans faiblir peut poursuivre son combat, ne dit-on pas d’ailleurs que le Savoyard avance « mâchoires serrées en préparant les « fourches »

Le 17 juin 1944 afin de coordonner leurs actions, les responsables de l’Armée Secrète et des Francs-tireurs Partisans forment les « Forces Françaises de l’Intérieur » en vue de libérer le département. Leur engagement et leur détermination à bouter l’occupant hors du département, ont permis à la résistance Haut-Savoyarde d’asseoir sa légitimité auprès de Londres et d’obtenir le 1er août 1944 sur le plateau des Glières, le parachutage d’un important stock d’armes facilitant ainsi la libération de la Haute-Savoie. Le 19 août 1944, le colonel Mayer signe à Annecy l’acte de reddition. Le département est libéré. L’oubli n’est pas une vertu savoyarde. Le département vit toujours sous le signe de la Résistance et la Résistance demeure sa blessure avec 450 fusillés et 1221 déportés.dont plus de la moitié n’est pas revenu de l’enfer concentrationnaire, mais elle est également son honneur pour avoir été le premier département français libéré par les seules forces de la résistance unie.